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USAP : La fin d’une époque


Comme une envie de parler avec le cœur et juste le cœur.

6 Juin 2009. 23h environ, les clermontois quittent le Stade de France tête basse (comme souvent). Cette année-là, c’est l’USAP qui danse, qui saute, c’est la catalogne qui sourit. Le club lève son 7ème bouclier de Brennus, les joueurs sont dingues, tous courent un peu partout dans le stade, à la recherche d’un regard de leur famille, d’un signe de leurs amis. Sebastian Bozzi pète l’arcade de son pote Nicolas Durand, mais peu importe, le bonheur prend le pas sur la douleur. C’est tout un peuple qui attend ça depuis plus de 50 ans. Les 23 acteurs de ce match ne se rendent pas encore compte, mais ils seront désormais des héros en catalogne. Parmi eux, 8 sont catalans, le reste ce sont des catalans d’adoption, mais tous ont un point en commun ; ils donneraient leur vie pour ce club. Comme un symbole, c’est David Marty qui a délivré son équipe.

3 Mai 2014. Aux alentours de 17h, ce sont les catalans qui baissent la tête cette fois. Dans les tribunes, la tête entre ses mains, le supporter catalan n’y croit pas. Il ne veut pas quitter son siège car il espère encore un exploit, un miracle. Il prie pour que ce ne soit qu’un mauvais rêve, il se pince plusieurs fois, il ne comprend pas ce qu’il lui arrive. Et pourtant, ce qui se passe est réel, l’USAP est en Pro D2. Cinq ans seulement après avoir été le bourreau de Clermont-Ferrand en finale du Top 14, les rôles s’inversent, les auvergnats n’ont fait preuve d’aucune pitié envers leurs homologues catalans, rivaux éternels. Certains diront, « tout ça pour ça », car Clermont se fera éliminer en barrages par Castres, à Michelin. D’autres crieront au complot lorsqu’ils verront la remontada d’Oyonnax face à Brive.

2012, début de la fin.

La saison 2012-2013 a été une saison charnière, notamment avec l’arrivée de Delpoux, et de 12 nouvelles recrues. Le gavatx a l’air de privilégier la qualité d’un joueur à ses valeurs d’homme et de combattant, début du problème avec les joueurs catalans. Les supporters commencent déjà à ne pas se reconnaitre à travers cette équipe, 13 des 23 joueurs qui étaient sur la feuille de match en 2009 ne sont plus de la partie. Petit à petit, on ne fait rien pour conserver les historiques du club, premier exemple qui va faire jaser, le cas Nicolas Mas. Ce dernier ne se voit pas proposer une prolongation de contrat à la hauteur de ses attentes, il file alors chez le voisin Montpelliérain. Début de l’exode. Il sera suivi par David Mélé, Adrien Planté ou encore Farid Sid. Une page se tourne, la suite on la connaît.

David Marty et Pedro Pérez pour fermer définitivement le livre.

Cette saison ils n’étaient plus que trois héros de 2009 (Vilaceca, Marty et Pérez). Ceux-là ont tout connu, les joies d’une levée de bouclier, le plaisir de voir Le castillet et Montjuic vêtu de sang et d’or, la bronca des grands jours. Ils ont également connu la tristesse d’une descente en Pro D2 et d’un Aimé-Giral qui se remplit de moins en moins. L’un d'eux n’a pas eu la fin qu’il mérite. (Il reste encore un an de contrat à Vilaceca. Marty a mis un terme à sa carrière) Pedro Pérez. Toujours dans l’inconnue de son avenir, le troisième ligne de l’USAP, dans le groupe le 6 juin 2009, souvent moqué pour ses coups de sang légendaires, n’a toujours pas été informé par le club s’il continuera l’aventure avec eux ou pas. Alors que le dernier match à Aimé-Giral a déjà eu lieu, Pedro n’aura donc pas, si le club ne le prolonge pas d’ici là, la sortie qu’il mérite, un « standing ovation » du peu de supporters qu’il reste à l’USAP et qui ont vu le petit Pedro, devenir grand. Pas très valeurs de l’Ovalie de la part du club, mais pas étonnant non plus. De moins en moins de supporters se reconnaissent dans ce club qui laisse de côté la fameuse identité catalane. Celle qui a fait sa force pendant tant d’années et qui a amené le club au sommet. Et quand bien même un contrat serait proposé à Pedro Pérez d’ici la fin de la semaine, comment peut-on hésiter à reconduire un mec qui montre une telle envie à chaque fois sur le terrain, qui n’a pas peur de « laisser ses couilles sur le terrain » comme dirait l’autre. Sans parler de catalanité, ils se font rares les troisième ligne comme lui et c’est bien dommage. Qu’ils sont importants dans une équipe ces joueurs qui plaquent à tour de bras. Comme David Marty par exemple, il n’est peut-être pas le plus à l’aise techniquement mais il compense avec des valeurs de rugby, des vrais. Du combat, de l’envie et l’amour du maillot, c’est tout ce que le public demande d’ailleurs, des joueurs qui se filent sur le terrain, et qui sortent en n’ayant aucun regret. Une déception de plus pour un grand nombre de supporters, qui espèrent revoir Pérez sous le maillot catalan pour qu’il ait le droit lui aussi à une sortie par la grande porte. Rendons à Pérez ce que Pérez a donné à l’USAP.

Pedro est arrivé en enfant du pays, il repartira lui aussi en légende.

Un nouveau livre doit s’écrire, mais certains ingrédients sont importants pour y parvenir. Espérons que le club en prenne connaissance pour retrouver l’élite au plus vite.


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